Fuite d’eau après le compteur ou avant compteur, fuite d’eau invisible, fuite de plomberie, fuite dans le sol ou au plafond… toutes les fuites ne se ressemblent pas. En revanche, la procédure à suivre pour faire face aux problématiques d’indemnisation, de respect des délais de déclaration, de clauses d’assurance habitation, d’appel aux plombiers, entreprises de plomberie ou services de dépannage… est toujours la même. Parmi les problèmes d'eau, voici les fuites les plus courantes auxquelles un particulier, propriétaire ou locataire, sera confronté.
Avant toute chose, il convient d’identifier l’origine de la fuite d’eau. Un robinet qui coule, un tuyau percé, une inondation sous l’évier ou sous la baignoire sont assez simples à identifier. Mais s’il s’agit d’une fuite de canalisation ou d’un appareil tel un chauffe-eau, la localisation de la source peut être plus complexe.
Si la fuite n’est pas visible à l’œil nu, recherchez des traces d’eau, des flaques ou des traces d’humidité à des emplacements qui devraient être secs. Dans la plupart des cas, la fuite est toujours autour des robinets (problématiques de joints), des tuyaux (rupture de l’étanchéité) ou des appareils ayant besoin d’eau pour fonctionner : lave-vaisselle, lave-linge, chauffe-eau…
Une fois l’origine de la fuite identifiée, coupez l’eau pour limiter la propagation de l’eau et, par conséquent, l’aggravation des dégâts. Certains seraient tentés de couper l’eau avant d’identifier la source. Mauvaise idée, car en coupant l’eau vous stoppez la fuite et la consommation et réduisez les chances d’identifier la source.
Pour couper l’eau, il suffit de tourner la vanne d’arrêt la plus proche de la source, s’il en existe une.
Par exemple, dans le cas d’une fuite de chasse d’eau des WC, il est possible de couper l’arrivée d’eau grâce à la vanne située à proximité.
Cherchez ce que les plombiers appellent la "clarinette". Il s'agit de l'endroit où se concentre les distribution d'eau chaude et froide dans un logement. Elle est généralement située dans une buanderie ou éventuellement un garage. Trouvez, parmi la multitude de vannes d’arrêt d’eau, celle qui correspond à la pièce ou l’appareil en cause et tournez vers la droite.
Les vannes, si elles ont été correctement posées, se ferment en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre, c’est-à-dire vers la droite. Les robinets et vannes à boisseau (ils présentent une petite molette rouge) coupent l’alimentation en eau quand vous les actionnez vers la droite.
Vous ne pouvez intervenir et manier les vannes d’arrêt d’eau que si la fuite se situe après le compteur, dans votre habitation ou votre terrain.
Bien qu’il n’y ait aucune hiérarchie dans les fuites d’eau, lorsque vous constatez les traces d’humidité au plafond (ou un goutte-à-goutte), il est essentiel d’agir vite pour tenter de minimiser les dégâts et résoudre le problème. Coupez immédiatement la vanne d’arrivée d’eau principale. Si l’écoulement ne s’arrête pas, cela signifie que ce n’est pas une fuite de robinet, d’un oubli dans une salle de bains ou d’un tuyau d’eau ou de chauffage percé : le problème vient de plus haut, généralement de la toiture, souvent lors d'épisodes de forte pluie. Si, pour les fuites classiques, le plombier est le bon interlocuteur, pour les problèmes relatifs au toit et aux velux, un couvreur sera plus indiqué.
Quelle que soit la fuite, si elle est susceptible d’atteindre le réseau électrique, il faut impérativement couper l’électricité au disjoncteur le temps d’y voir plus clair et préserver tous les points lumineux et les prises électriques. Sinon gare aux risques d’électrocutions.
Des traces d’humidité au plafond ou sur un mur mitoyen avec une autre habitation ? Il y a de fortes chances qu’il y ait une fuite d’eau chez l’un de vos voisins. Il existe de nombreux scénarios de fuite chez le voisin... Fuite de bac de douche, d’un chauffe-eau qui a eu la bonne idée de se vider entièrement, d'un tuyau en cuivre poreux dans une dalle, de l'étanchéité d'un toit tersasse abîmée… une véritable liste à la Prévert. Néanmoins, il faut se focaliser sur la réduction des dégâts chez vous en identifiant le problème chez le voisin.
Le temps joue désormais contre vous. Il vous faut devenir détective et localiser le voisin « fautif » et couper rapidement l’eau pour stopper la fuite et minimiser les dégâts. Si vous voyez déjà la trace d’humidité (ou si cela ruisselle du plafond), c’est qu’il est urgent d’intervenir.
Soit la fuite est soudaine et les murs et autres plâtres n’ont pas eu le temps de vraiment s’imbiber, soit il s’agit d’une fuite rampante de longue date qui vient seulement de trouver son chemin jusque chez vous. Dans les deux cas, il faut localiser le voisin, identifier l’emplacement de la fuite (suivez l’humidité) et accéder à une vanne d’arrêt de l’eau. Reste à attendre qu’il veuille bien faire les réparations par un artisan plombier ou à un service de dépannage…
Contactez au plus vite votre assurance habitation afin de l’informer (prenez garde au délai de déclaration) et constituez sans attendre un dossier de sinistre avec des photos des dommages et les différentes actions que vous avez menées. Votre assurance va chercher un responsable tiers (l’assurance du voisin, de la copropriété, une assurance dommage ouvrage ou une décennale…).
Par ailleurs, votre assurance devrait procéder à une prestation dite « mesures conservatoires », c’est-à-dire la mise en œuvre de solutions pour protéger l’ensemble de vos biens (matériaux y compris). Vous aurez également la visite d'une personne mandatée par l'assurance habitation afin de faire une expertise de la fuite et des dégâts, définir les responsabilités et évaluer l'indemnisation.
Sachez que la responsabilité et les réparations incombent au voisin « fautif » (propriétaire ou locataire) et qu’il est préférable d’attendre que la situation soit sous contrôle chez lui avant d’entamer vos réparations.
Demandez un devis à une entreprise de plomberie ou un artisan-plombier afin d’être en mesure de quantifier combien vont vous coûter les réparations et ainsi estimer de combien sera l’indemnisation. Veillez également à demander un devis pour le coup de peinture qui sera sûrement nécessaire et pour le remplacement éventuel du revêtement de sol.
Si l’assurance du voisin refuse de prendre en charge vos dégâts, il existe des médiateurs au sein des municipalités pour résoudre ce type de cas délicats. Si la situation s’envenime avec le voisin, n’hésitez pas à faire appel à un avocat.
La fuite invisible sur une canalisation enterrée est très difficile à localiser, mais paradoxalement la plus simple à détecter. En effet, si vous constatez une surconsommation d’eau et qu’il n’existe aucune fuite visible, vous pouvez être sûr à 100 % que la fuite provient d’une canalisation enterrée.
Pour s’en assurer, il suffit de réaliser l’expérience suivante durant une nuit. Allez au compteur et notez la consommation. Ensuite, fermez tous les robinets et éteignez tous les appareils consommant de l’eau (y compris le ballon d’eau chaude, le chauffage et/ou la climatisation). Idéalement, il est préférable de couper l’ensemble des vannes d’alimentation en eau de l’habitation.
Le lendemain, une simple lecture du compteur d’eau vous donnera si l’on est en présence d’une fuite ou non. Si le compteur a bougé et la consommation a progressé durant la nuit : il y a une fuite. Reste à reprendre le costume de Sherlock Holmes et traquer les zones humides ou trop verdoyantes, des parties de terrain affaissées… Si vous avez une piscine ou une fontaine, vous pouvez également jouer les détectives à l’aide de colorant pour trouver la fuite. D’un point de vue pratique, il est toujours préférable de faire appel à un plombier ou à un professionnel. Ils disposent d’un outillage de pointe pour détecter le moindre bruissement d’eau qui s’écoule d’un tuyau percé (radar, détecteur de sol, localisateur de réseaux).
maison.fr est une plateforme via laquelle vous pouvez trouver le professionnel qu'il vous faut pour ce type d'intervention.
La problématique du « Qui doit payer la note ? » est avant tout une question de bon sens. Plusieurs facteurs entrent en jeu : où est précisément localisée la fuite, quel est le type de logement ou du terrain et quelle est la réglementation locale ? En faisant un mixte de ces trois paramètres, il ressort des scénarii assez simples à comprendre.
La fuite se trouve sur une propriété privée, c’est-dire à l’intérieur d’une habitation ou sur un terrain privé. La facture d’eau sera payée par le propriétaire. Il lui incombera également la charge de faire réparer la fuite à ses frais. Attention, c’est ici que les choses se compliquent un peu.
Si le propriétaire est aussi l’occupant de l’habitation ou du terrain, il est le seul responsable vis-à-vis du fournisseur d’eau. Si le propriétaire loue l’habitation ou le terrain, le locataire doit informer son bailleur de la fuite (il est préférable de le faire par écrit). Le propriétaire aura la responsabilité des travaux de réparation, mais la facture d’eau peut être négociée entre les deux parties, en fonction des termes du bail. Plus le propriétaire tarde à faire la remise à niveau, plus le locataire pourra négocier à la baisse.
La fuite d’eau se situe dans une partie commune d’une copropriété, le local à poubelles ou à vélos, les escaliers ou la partie dédiée à l’accès aux anciennes chambres de bonnes (derniers étages d’immeubles avec des toilettes et des WC). La facture d’eau incombera à la copropriété au prorata des tantièmes des propriétaires ou selon les règles de la copropriété.
La fuite d’eau est le fait d’un problème sur le réseau public d’eau, comme une canalisation principale ou si elle se situe juste avant le compteur d’eau de l’habitation ou du terrain. Si vous constatez un tel problème, vous devez en informer par écrit l’entreprise distributrice d’eau (la Lyonnaise des eaux par exemple) ainsi que la municipalité. La société de distribution est la seule responsable, des coûts et des réparations. Parfois, il arrive que la municipalité soit responsable des réparations, elle doit alors aussi régler la facture d’eau.
Sachez qu'une part non négligeable du prix de l'eau correspond à la partie « assainissement ». L’eau qui s’est écoulée n’ira jamais jusqu’à la station d’épuration. Il n’y a, en la matière, aucune raison valable pour que cette part vous soit imputable. En règle générale, il s’avère assez facile d’obtenir le dégrèvement de la part assainissement si on la demande (par écrit).
Propriétaire ou locataire, vous n’êtes responsable que des fuites d’eau après compteur. Si vous êtes locataire, prenez soin d’en informer rapidement votre propriétaire (ou l’agence de location) et votre assurance habitation. Cela est d’autant plus important si les dégâts se sont étendus à d’autres logements contigus.
Cela dépend de votre police d’assurance et de ses clauses. Généralement, l’assurance habitation couvre les dégâts des eaux causés par des « fuites soudaines et accidentelles ». En pratique, cela correspond aux ruptures de tuyaux, aux problèmes de plomberie et/ou générés par un appareil défectueux.
Intervient aussi une notion importante : l’usure normale. L’assurance habitation ne couvre pas les fuites engendrées par une « usure normale » des différents éléments d’une installation. L’assurance botte également en touche si elle parvient à démontrer que la suite est liée à un manque d’entretien ou à de la négligence. Ainsi, les joints usés et non remplacés, des tuyaux percés par la rouille ou une canalisation trouée par inadvertance lors de travaux d’aménagements intérieurs ou extérieurs. Enfin, les inondations et les refoulements d’égout ne sont, généralement, pas couverts par les assurances habitation classiques.
Avant de signer une assurance habitation, il convient de poser toutes les questions : ce qui est couvert en cas de dégâts des eaux, ce qui ne l’est pas. Si vous êtes dans une région où le gel est fréquent, sachez que l’assurance prévoit surement une clause vous obligeant à prendre des précautions comme isoler les tuyaux exposés au gel ou maintenir dans l’habitation une température minimale pendant les mois d’hiver. Prenez donc le temps de lire, de vous informer et de faire compléter la police d’assurance.
Attention, le délai de déclaration d’un sinistre lié à une fuite d’eau ou à des dégâts des eaux est indiqué dans le contrat d’assurance habitation : il est impératif de s’y tenir pour obtenir une indemnisation.
