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Quels sont les impacts environnementaux de la climatisation ?

Avec des épisodes de canicule de plus en plus fréquents, la vente de climatiseurs explose chaque année en France. Une nouvelle habitude qui perdurera tant que nos logements ne seront pas aux nouvelles normes, bien isolés et ventilés pour conserver la fraîcheur en été. Malgré le confort incomparable qu'elle apporte en période de canicule, on prête quelques inconvénients à la climatisation. Mais pourquoi est-il vraiment préférable préférable de se passer de la clim ? Et comment réduire son empreinte écologique ?

Comment les climatiseurs polluent avec quel impact sur l'environnement ?

L'utilisation de la climatisation a plusieurs impacts environnementaux, dont les plus mesurables sont les émissions de gaz à effet de serre. 

Par la consommation d'énergie

Les climatiseurs entraînent une consommation significative d'électricité, particulièrement dans les régions au climat chaud. Cette demande d'énergie accrue peut conduire à une augmentation des émissions de gaz à effet de serre si l'électricité est produite à partir de sources d'énergies non renouvelables.

Selon l'ADEME, la consommation électrique d'un climatiseur varie entre 1500 et 2500 Watt par heure.  Il faut noter que cette consommation peut varier en fonction de plusieurs facteurs tels que :

  • La taille de la pièce : plus la pièce est grande, plus le climatiseur devra travailler pour y maintenir la température souhaitée, ce qui augmentera sa consommation d’énergie. 
  • L'isolation de la pièce : une pièce mal isolée nécessitera une consommation d'énergie plus importante pour maintenir une température agréable.

Selon certaines études, l’utilisation de climatiseurs et de ventilateurs électriques représente près de 20% de la consommation d’électricité totale d’un bâtiment. Il est donc essentiel de réfléchir à des alternatives plus écologiques pour limiter cette consommation.

En outre, il existe des différences notables en termes de consommation d'énergie entre les différents types de climatiseurs. Par exemple, un climatiseur réversible consomme 4 à 5 fois moins qu’un radiateur électrique

Par les fuites de fluides frigorigènes

Les climatiseurs utilisent des fluides, ou gaz frigorigènes pour refroidir l'air. Le fluide R410A, largement utilisé sera bientôt interdit, remplacé le gaz R32, moins polluant.

Si le fluide frigorigène fuit dans l'atmosphère, il peut contribuer au réchauffement climatique. Les fuites de fluides frigorigènes, qui peuvent se produire lors de l'installation, de l'entretien ou de la démolition d'un climatiseur, ont un impact majeur sur l'environnement.

En effet, les fluides frigorigènes comme les CFC, HCFC et HFC sont de puissants gaz à effet de serre. Par exemple, le dégazage de 1 kg de CFC-12 est équivalent à un parcours de 90 000 km en berline ou à 10 900 kg de CO2.

De plus, les émissions de gaz à effet de serre causées par ces fuites sont plus de deux fois plus importantes que celles liées à la consommation d'électricité.

C'est pourquoi l'industrie se tourne de plus en plus vers des alternatives plus respectueuses de l'environnement, comme les réfrigérants HFO, qui ont un faible impact sur les émissions de GES.

Les fluides frigorigènes sont donc un enjeu majeur dans la réduction de l'impact environnemental de la climatisation.

Par l'effet "îlot de chaleur "

L'effet "îlot de chaleur" dans les zones urbaines est causé aggravé par l'expulsion d'air chaud des climatiseurs à l'extérieur. C'est en partie pourquoi les grandes villes sont nettement plus chaudes que les zones rurales environnantes. Même si l'essentiel du problème vient du manque d'ombre, de végétation et de l'accumulation de chaleur dans les matériaux comme le béton et le goudron.

Ce cercle vicieux peut augmenter les températures urbaines de 7 à 8°C par rapport aux zones rurales environnantes, augmentant ainsi la pression d'usage des climatiseurs.

Les effets néfastes de l'effet "îlot de chaleur" ne se limitent pas à l'environnement mais affectent également la santé publique. Les citadins sont plus vulnérables aux excès de chaleur, ce qui peut entraîner des malaises, des syncopes et des coups de chaleur, surtout chez les personnes vulnérables.

Un usage raisonné de la climatisation et une meilleure conception urbaine sont essentiels pour atténuer cet effet. Il est également nécessaire de limiter les rejets de chaleur des transports et des industries, de contrôler les apports solaires et l'ombrage, et de végétaliser les villes.

Par pollution due à la fabrication et à la destruction

La production d'un climatiseur nécessite une grande quantité d'énergie, ainsi que l'utilisation de ressources rares. Le processus de fabrication peut également générer des émissions de gaz à effet de serre. De plus, l'assemblage de ces appareils requiert souvent l'usage de produits chimiques potentiellement nocifs pour l'environnement. 

Du côté de la destruction, les climatiseurs sont souvent mis au rebut sans avoir été correctement démantelés, ce qui peut entraîner des fuites de gaz frigorigènes. Ces gaz sont des éléments-clés dans le fonctionnement des climatiseurs, mais leur libération dans l'atmosphère contribue fortement à l'effet de serre.

De plus, le traitement des déchets issus de ces appareils, notamment les métaux lourds et les composants électroniques, est un enjeu environnemental majeur. En effet, si ces déchets ne sont pas correctement gérés, ils peuvent polluer les sols et les nappes phréatiques.

Enfin, les climatiseurs ont une durée de vie limitée. En moyenne, ils sont remplacés tous les 10 à 15 ans. Ce taux de renouvellement élevé contribue à augmenter la quantité de déchets générés, et donc l'impact environnemental de ces appareils.

Les conseils de l'ADEME pour  la climatisation

Malgré tout ces défauts, l'ADEME (Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie) nous explique les bons gestes afin de minimiser l'impact des climatiseurs. Par exemple, choisir des appareils économes et intelligents, bien entretenir la console intérieure pour éviter la surconsommation et faire contrôler le fluide frigorigène par un professionnel, avoir recours à la climatisation de façon plus responsable et améliorer l'isolation du bâtiment. Par exemple, passer d’une température cible de 22°C à 27°C dans les parties communes des logements permet de diviser par deux la consommation d’énergie des appareils. De même, mettre en route la climatisation à partir de 30°C en extérieur au lieu de 27°C, divise par trois la consommation d’énergie. En outre, l'évolution vers des réfrigérants plus écologiques comme le R32 est en cours, ce qui pourrait réduire l'impact des climatiseurs sur l'environnement.

Est-ce que la clim réchauffe la planète ?

Oui, l'utilisation de la climatisation a un impact sur le réchauffement de la planète et nuit à la couche d'ozone de plusieurs manières.

Premièrement, les climatiseurs consomment une grande quantité d'électricité. Si cette électricité est générée à partir de combustibles fossiles, comme le charbon ou le gaz naturel, l'utilisation de la climatisation peut entraîner une augmentation des émissions de dioxyde de carbone (CO2), un gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement climatique.

Deuxièmement, les climatiseurs utilisent des fluides frigorigènes qui, en cas de fuite, peuvent avoir un effet de réchauffement global très élevé. Certains de ces fluides, appelés hydrofluorocarbones (HFC), dont fait partie le R32, pourtant le plus écologique actuellement, peuvent avoir un potentiel de réchauffement global des milliers de fois supérieur à celui du CO2.

Le SCOP et le SEER : qu'est-ce que c'est ?

SCOP est l'acronyme de "Seasonal Coefficient of Performance" traduit par "Coefficient de Performance Saisonnière". Il mesure la rentabilité et l’efficacité énergétique d’une climatisation réversible en mode chaleur sur une échelle chiffrée allant de G à A+++, G étant la note la plus basse.

C'est évidemment une question de prix mais choisir un appareil classé A+++ est la meilleure option pour consommer moins d'électricité et rentabiliser son climatiseur.

SEER est l'acronyme de " Seasonal Efficiency Energy Ratio", ou "coefficient d'efficacité frigorifique", À l'inverse du SCOP, qui indique le coefficient saisonnier de performance pour le chauffage, le SEER mesure l'efficacité frigorifique saisonnière. Identique à tout système de climatisation (climatiseur réversible, mural, monobloc…), il détermine la classe énergétique de l'appareil, de A+++ à B (au-delà d'une classe énergétique B, les climatiseurs ne peuvent être commercialisés). Plus le SEER du climatiseur est élevé, moins l'appareil sera énergivore.

Il faut aussi prendre en compte son COP, si le fabricant choisit de l'indiquer, pour coefficient de performance énergétique, en mode chaleur. Le COP, qui influe sur le prix d'achat de l'appareil, est le rapport entre l'énergie produite et l'énergie consommée. Plus il est élevé, plus l'appareil est économique. Un bon entretien de la clim optimisera sa performance.

La climatisation écologique, avec ou sans gaz ?

Il existe différents moyens de bénéficier d'une climatisation écologique, naturelle ou mécanique, des panneaux solaires aux puits canadien ou provençal.

La climatisation solaire photovoltaïque

La climatisation solaire photovoltaïque offre une alternative plus respectueuse de l'environnement à la climatisation traditionnelle. Cette technologie utilise l'énergie solaire, captée par des panneaux photovoltaïques, pour alimenter le système de climatisation. 

Les avantages de cette solution sont multiples :

  • Réduction de l'impact environnemental : en utilisant une source d'énergie renouvelable, les émissions de gaz à effet de serre sont significativement réduites. De plus, contrairement aux systèmes classiques, la climatisation solaire photovoltaïque ne nécessite pas l'utilisation de gaz frigorigènes, limitant ainsi son impact sur la couche d'ozone.
  • Économies d'énergie : bien que l'installation initiale puisse être coûteuse, les économies réalisées sur la consommation d'énergie compensent rapidement cet investissement. En effet, une fois les panneaux installés, l'électricité produite est gratuite.
  • Autonomie énergétique : en produisant votre propre électricité, vous réduisez votre dépendance au réseau électrique, ce qui peut être particulièrement bénéfique dans les zones rurales ou isolées.

Cependant, comme toute technologie, la climatisation solaire photovoltaïque a aussi ses limites. L'installation de panneaux solaires nécessite un ensoleillement suffisant et une surface disponible adéquate. De plus, les performances du système peuvent varier en fonction des conditions météorologiques et de l'orientation des panneaux.

La bio climatisation

La bio climatisation s'obtient grâce à un appareil "Rafraîchisseur d’Air Évaporatif" (RAE), semblable à un climatiseur monobloc mobile. Il rafraîchit efficacement l’air ambiant de votre intérieur grâce au principe d’évaporation, appelé aussi “hydrocooling”.

Quand l’eau s'évapore, passant de l'état liquide à l'état gazeux, elle consomme des calories, ce qui provoque une baisse de la température. Le ventilateur de l'appareil fait passer l’air chaud à travers un filtre, humidifié en permanence grâce à une pompe à eau. Les calories contenues dans l’air absorbé déclenchent alors le phénomène d’hydrocooling : l’air frais produit est diffusé par l’appareil pour refroidir votre maison.

Les effets de l'air climatisé sur la santé

Avec les climatiseurs anciens d'avant 2020, différents allergènes se mêlaient à l'air climatisé, provoquant des réactions chez les personnes concernées.

Les modèles d'aujourd'hui sont quasiment tous équipés de filtres allergènes les captant jusqu'à 99%, comme les pollens par exemple.

Un phénomène néanmoins reste difficile à parer, celui du choc thermique. Chez les personnes fragiles, il peut provoquer toux, irritation des muqueuses nasales et déshydratation. Il n'y a malheureusement pas grand chose à faire à part se passer de climatisation si l'on peut et éviter de trop grandes différences entre température intérieure et extérieure.

Créé par Les experts travaux de maison.fr

Publié le 06 novembre 2023

Mis à jour le 06 novembre 2023